vendredi, mai 05, 2006

LIBERTÉ, VERSION CUBAINE

Jacques Hébert, ex-sénateur libéral, a publié récemment un long article (largement ignoré par les médias nationaux) concernant Cuba. Le politicien à la retraite y réside depuis quelques années déjà. Sa perception de Fidel Castro — président du conseil d'État, président du conseil des ministres, chef suprême des armées, secrétaire général du parti communiste de Cuba et détenteur d'une fortune évaluée à plus de 900 millions de dollars — semble souffrir d'une certaine absence de nuances, voire d'un aveuglement volontaire qui concorde bien avec une vision du monde pour le moins particulière.

Voici quelques citations de son texte :

- « Le lecteur habitué aux fines analyses de CNN, toujours justes et impartiales, aurait raison de se méfier des impressions d'un amant de Cuba, peut-être favorable à la révolution de Castro » ;

- « Je ne suis ni communiste, ni marxiste (un rien socialiste, peut-être), mais les miracles de la révolution cubaine ne cessent de m'émerveiller » ;

- « Castro a également éradiqué neuf maladies, toujours endémiques dans les autres pays de la région : la polio en 1962, la malaria en 1967, le tétanos néonatal en 1972, la diphtérie en 1979, la méningoencéphalite (post oreillons) en 1989, la rubéole en 1995 et la coqueluche en 1997 » ;

- « Fidel Castro a bien réussi un de ses grands paris : offrir des services médicaux complets et gratuits à tous les citoyens cubains, depuis leur naissance jusqu'à la mort » ;

- « J'espère que les journaux canadiens ont fait écho à l'offre extraordinaire de Fidel Castro d'envoyer d'urgence 2 000 médecins cubains à la Nouvelle-Orléans, au lendemain de l'ouragan Katrina. Ils auraient été sur place en quelques heures, et des vies humaines auraient été sauvées, surtout chez les pauvres, c'est-à-dire les Noirs. Bien sûr, G.W. Bush a refusé net, avec sa petite moue méprisante ».

L'autre réalité

Un seul séjour à Cuba — chez l'habitant et non dans un hôtel de luxe — vous permet de réaliser ce qui ne tourne pas rond. Ne sont pas légion ceux qui aiment Castro. La pauvreté et la délation sont endémiques, et l'appareil répressif du régime se distingue clairement. Ce régime ne cesse de se durcir depuis ces dernières années, surtout en raison de l'émergence d'une opposition de plus en plus sonore et organisée.

Voici quelques exemples d'un régime dictatorial qui se décompose :

- La dissidente cubaine Marta Beatriz Roque agressée à son domicile http://actu.voila.fr/Depeche/ext--francais--ftmms--citoyennete/060426162418.qju9v6el.html

- Nouveau climat de répression envers la presse indépendante http://www.rsf.org/article.php3?id_article=16524

- 1.454 années de prison pour 75 dissidents http://www.latinreporters.com/cubapol08042003.html

- Cuba, la répression des tapettes http://www.pederama.net/article.php3?id_article=228

- Exécutions et condamnations de dissidents: peur ou réplique de Castro à la guerre en Irak http://www.latinreporters.com/cubapol13042003.html

- Nouvelle vague de répression à Cuba : La Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH) appelle à la libération des dissidents détenus http://www.fidh.org/article.php3?id_article=2337

- La vérité hors la loi : plusieurs journalistes sont emprisonnés ou contraints à l'exil http://www.lexpress.fr/info/monde/dossier/cuba/dossier.asp?ida=420536

- Pourquoi Fidel Castro doit-il toujours être président (demandent des étudiants cubains) ? http://69.13.31.116/french/y01/feb01/23f4.htm

- CUBA : Une année après les mesures de répression, 79 prisonniers d’opinion restent détenus. http://www.amnestyinternational.be/doc/article3671.html

- Un autre printemps noir à Cuba http://www.ledevoir.com/2006/05/03/108190.html

Les réussites médicales du régime castriste ne pourront jamais servir de base justificative à l'emprisonnement, à la persécution, à la répression et au totalitarisme. Il existe un monde de différence entre un statut de touriste VIP et le sort d'un peuple qui en a soupé des slogans vides et du quotidien de misère qui est le leur.