NOUVEL ORDRE FÉDÉRAL
Voici un homme avec un agenda, une vision et une volonté de fer. Il n'est rien de moins que l'homme providentiel pour les conservateurs, celui qui a resuscité leur parti de ses cendres.
Stephen Harper est en train de réussir le pari – jusque là impossible – de récréer les conditions de la grande coalition conservatrice, composée pour l'essentiel des réformistes populistes, des conservateurs traditionnels et des francophones nationalistes.
Toutefois, on lui reproche d'entretenir de mauvaises relations avec les journalistes de la Colline parlementaire. On condamne le côté secret de la conduite de son gouvernement et on se plaît à pointer la moindre de ses carences. Il serait naturel pour un conservateur de s'inquiéter des conséquences d'une telle situation entre la presse nationale et son gouvernement, mais il n'en est rien.
Si rien n'arrête Stephen Harper, il sera en mesure d'accomplir ce que Mulroney – même avec sa majorité historique de 1984 (211 députés) – n'a pu que rêver : transférer la domination séculaire et naturelle du Parti libéral (initié par Sir Wilfrid Laurier) vers le Parti conservateur. En d'autres mots, transformer le Parti conservateur en un "natural governing party", i.e. un parti capable de remporter une majorité de sièges et de récolter l'appui d'un segment imposant de l'électorat canadien de manière permanente (ce qu'a été le Parti libéral au cours du dernier siècle).
En somme, le projet conservateur n'est pas seulement celui de gagner des élections. Il s'agit d'abord et avant tout de créer les conditions initiales d'un parti qui dicte et façonne la donne politique canadienne et québécoise. Voilà pourquoi le rôle du nouveau Premier ministre est historique et rien ne l'empêchera de réaliser sa destinée et celle de notre parti.
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